Une (un) Ombre sur le lac ...

Ombre, sentant mon étonnement, s'arrêta. Il regarda autour de lui, méfiant. Quand à moi, j'étais bouche bée. Le soleil se reflétait dans la grande étendue d'eau. Un arbre, les racines dans l'eau avait laissé tomber ses fleurs dans le lac, celles-ci formaient un joli cortège rose pâle. L'étalon, insensible à cette démonstration de beauté s'impatientait. Je fus un peu fâchée de se rappel à l'ordre.
"Alors mon gros, comme ça on veut y aller, eh ben je peux te dire que t'es pas prêt de t'arrêter !"
Une légère presion suffit à lancer Ombre au trot qui brûlait d'impatience. Je dus faire preuve de toute ma persuasion pour empêcher Ombre de passer au galop. Nous fîmes donc la moitié du tour du lac, l'étalon luttant pour acélérer, moi luttant pour le maintenir au trot. Une fois au niveau du bel arbre, je laissai filer les rênes. Ombre se rassembla puis partit comme un fou. J'avais prévu le coup mais le départ fut quand même violent. Nous fîmes le tour du lac et l'arbre revint bien vite, comme le poteau revient sur un hippodrome. L'étalon ne décidait pas à ralentir, tant pis, mais j'avais fixé mon objectif, 10 tours de lac minimum au trot dont au moins 4 au galop.
Il me semblait que l'étalon avait un surplus d'énergie, qu'il avait besoin de ce grand bol d'air. Profitant de cette agréable sensation de voler, je me mis en équilibre. Nous repassâmes l'arbre une seconde fois. L'étalon ralentit son allure, insensiblement, pendant tout le 3ème tour. Quand l'arbre se rpésenta une 3ème fois, l'étalon était au petit galop. je pressai mes jambes, Ombre repartit de plus belle. Finalement, je l'avais peut-être sous-estimé ! A la fin du 4ème tour, je relâchai la pression, Ombre pouvait repaser au trot s'il le souhaitait.
Il resta la moitié du tour au galop puis repassa au trot. je dus me reconcentrer, pas question qu'il repasse au pas ! Il arriva au niveau de l'arbre au grand trot. je pensai immédiatement :
"La moitié du travail est faite !"
Le 6ème tour se déroula sans encombre mais dès le 7ème tour, je sentis la volonté de mon étalon faiblir. Je pressai mes jambes. Ombre accéléra légèrement. il fit quelques foulées de galop puis repassa au trot. Je dus remettre un peu de pression pour qu'il ne ralentisse pas davantage. Le 8ème tour fut encore plus pénible, je sentais qu'Ombre manquait cruellement de volonté, il en avait encore sous les sabots, mais le gros était un flémard. Au comble de l'énervement, j'agitai légèrement am cravache. L'étalon n'avait pas l'habitude de ce genre de menace, il partit au grand galop mais repassa bien vite au trot, sur la ligne de départ du 9ème tour. Celui-ci se déroula, semblable en tous genres au 2 précédents. Pourtant, cette fois-ci, je sentis Ombre plus sincère, il semblait réellement au bord de la rupture. Et je dois dire que moi aussi. A force de trotter enlevé, j'avais un point de côté, j'avais mal partout. Nous repassâmes devant l'arbre. sur un hippodrome, la cloche annoncant le dernier tour aurait sonné. L'étalon était maintenant au tout petit trot. Je serrai désespéremment les jambes, attandant un miracle. Mais l'étalon, que je croyais à son plus petit trot, ralentissait, inexorablement. Ne voyant d'autre issue, je donnai un petit coup de cravache derrière ma jambe. C'est à peine si Ombre allongea ses foulées. En temps normal, il aurait bondit, peut-être même m'auait-il jetée à terre. Les derniers mètres furent les plus durs. La sueur perlait sur mon front. Ombre, quant à lui était trempé. au niveau de l'arbre, je relâchais la pression. L'étalon repassa immédiatement au pas. Exténué, il s'arrêta. Je dus le remettre au pas pour éviter qu'il ne tombe malade. Je mis pied à terre et lui donnai une petite friandise qui me aprut insignifiante par rapport à l'effort fourni par mon étalon, si peu doué en endurance. Je trempai ma main dans le lac, l'eau était plus chaude que je ne l'avais pensé. Je laissai Ombre se désaltérer. Cela prit au moins 10 minutes. Moi, je n'avais pas pensé à prendre d'eau, c'était plutôt imprudent mais c'était mon étalon qui venait trotter pendant je ne sais pas combien de temps. je laissai àOmbre un bon quart d'heure pour récupérer en le fisant marcher. Je me remis en selle à grand peine et nous reprîmes le chemin du haras.

la forêt

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