Ca doit faire un bon bout de temps que Malabar n'est pas allé dans un manège. Pour lui éviter le stress, je reste calme et le câline. Mais en fait, ça n'a pas l'air de le troubler et il me suit docilement. Par rapport à Bounty, ça me change. Au moins, voilà une monture pour de superbes balades et le travail plus avancé. Mais ce programme sera pour plus tard, pour le moment, il faut que je remette en forme mon dadou. J'ai donc préparer un petit exercice pour l'assouplir un peu et voir comment il évolue au pas et au petit trot.
Pour le moment, je le fait marcher au pas, aux deux mains, sur le cercle intérieur délimité par des plots. Il engage bien ses postérieurs malgrés son état, ce qui me laisse présager une prédilection au dressage. Je ne me rappelle plus vraiment bien de ce que m'en avais dit le marchand de chevaux.
En totu cas, Malabar semble être un très bon élève, il est sage, obéissant et à l'écoute, s'appliquant dans ses gestes. Bref un ange. Après dix de pas où je mèle transitions pas-arrêt, vise versa et changement de main, je le mets au trot. Son allure est un peu lourde car il traîne un peu les jambes, ayant certainement beaucoup perdu de ses capacités d'antant. Mon but est, bien entendu, de les lui rendre. Après dix nouvelles minutes, il a déjà l'air un peu plus à l'aise. Il semble tout aussi endurant que Bounty et je le laisse donc se reposer en le menant en main. Après un dernier tour, je commence l'exercice.
Je sort du cercle en passant entre deux plots et mène Malabar en ligne droite sur trois barres espacée les unes des autres. Mon alezan trébuche un peu au départ, mais je l'encourage et il s'applique pour lever assez haut des membres. Comme il ne voit pas les barres au moment de les passer, il exagère même un peu.
Je le félicite une fois que les postérieurs sont passés sur la dernière barre et je le dirige, toujours au pas, au-délà des plots pour lui faire faire les coins. Tant qu'à faire, il faut aussi lui donner de bonnes habitudes. Après avoir dépassé le second plot, je part sur une petite diagonale que j'interromps pour prendre un demi-cercle. Une fois que la demi-volte renversée est terminée, je me mets à trottiner au niveau de l'épaule de mon cheval et je lui demande vocalement le trot.
Me prouvant sa bonne éducation, il part tranquillement sans vouloir me dépasser. Je le fais passer dans le coin et dans la largeur, nous doublons pour passer dans un couloir de barres. Ala sortie, je le repasse au pas, fait le slalom une première fois à cette allure et le recommence au petit trot. Malabar fait des effort et c'est là en particulier que je l'assouplis. Finalement nous sortons en croisant les traces de la détente et je demande un arrêt progressif. Là encore, l'hongre me prouve son excellence en faisant un arrêt parfaitement carré. Je suis tentée l'espace d'un instant de voir l'arrêt de présentation mais, ne voulant pas trop en demander, je me contente de cette séance pour aujourd'hui. Je félicite abondamment Malabar et lui fait faire un tour au pas en main.
Pour ranger le matériel, je détache la longe et le laisse en liberté. Il reste immobile et me regarde, pensant sûrment à un test. Je suis remplie de joie en voyant qu'il semble curieux vis à vis de mes mouvements et qu'il n'affiche plus l'air lassé et triste qu'il avait dans son box.
Une fois que j'ai rangé les plots et que je m'y emploie pour les dernières barres, malabar décide de se coucher sur le sable et de s'y rouler. Je constate avec ravissement qu'il est encore assez souple pour réussir à faire un tour complet. Il se relève, s'ébroue et s'approche doucement de moi. Mais uniquement dans mon dos, en effet, dès que je me tourne vers lui il s'arrête. Ca me fait sourire, ce qu'il prends comme un encouragement. J'en ai finit avec la dernière barre et franchit les deux mètres qui me séparent de Malabar pour lui remettre son licol et le ramener au box.
les écuries