J’arrive chez le marchant de chevaux à la foire aux équidés. J’avais toujours voulu un cheval, plutôt une jument. Pour commencer, je ne voudrai pas d’un cheval trop difficile car cela fait longtemps que je ne suis pas montée à cheval. Et puis un cheval trop obéissant et trop pacha est tout sauf intéressant car on ne peut pas vraiment progresser et c’est parfois ennuyeux. Le plus intéressant est un cheval qui peut encore progresser et faire progresser.
En premier lieu, le marchant me montre les juments. Evidence, une magnifique jument PRE, retient un peu mon attention mais je ne suis pas franchement emballée. Je préfère donc voir les autres chevaux avant de me décider. En nous dirigeant vers les hongres nous passons devant les poneys et les ânes. Les shetlands se montrent les plus curieux en passant leur tête par-dessus la barrière. Le problème est qu’ils sont trop petits pour être montés et je m’efforce donc de ne pas m’attendrir trop longtemps sur eux. Nous arrivons près des hongres. Je remarque immédiatement Malabar.
Mais alors que j’allais demander des renseignements sur lui, j’entends un hennissement du côté des étalons. Le marchant va voir ce qui se passe et je le suit. J’aperçois alors un étalon gris pommelé, l’écume à la bouche, apparemment apeuré. Le marchant s’approche de lui et il part au galop après un demi-tour digne d’un pur race espagnol. Je le trouve sublime avec de magnifiques foulées. J’appelle donc le marchant.
- Comment s’appelle cet étalon ?
- Celui là c’est Bounty.
- Il n’a pas l’air dans son assiette.
- C’est un vrai trouillard, un rien lui fait peur.
- En tout cas il est sublime !
- C’est un pur race espagnol quand même !
- Je me disais aussi, il a des mouvements caractéristiques de la race.
- Vous avez l’air de vous y connaître en chevaux.
- Oui, un peu. Il est à combien ?
- A 1050 trèfles, mais si vous le prenez, il ne faut pas vous attendre à ce que ça soit facile même s’il est dévoué.
- J’ai un niveau pas trop mal et puis…
- Oui ?
- Je le prends.
- Comment ?
- Je le prends. Il n’est pas trop cher et je pense pouvoir le maîtriser.
- Vous voulez l’essayer ?
- Non, à mon avis il n’est pas en état d’être monté.
- Vous ne voulez pas voir comment il bouge.
- Je pense en avoir déjà assez vue sur sa façon de « bouger » comme vous dites. Il a des papiers ?
- Oui, il est plein-papier.
- Je vous paierai cet après-midi quand il sera arrivé au haras.
- Vous êtes où ?
- Au Haras du Fer Argenté.
- A oui, la nouvelle écurie. Mr Le Breton y est déjà passé, il connaît le chemin je vous l’enverrai.
- Bon et bien au revoir.
- Attendez, vous êtes sûre de ne pas en vouloir un autre. Malabar avait l’air de vous plaire.
- Une autre fois peut-être, pour le moment, je suis décidée pour Bounty. Amenez-le vers 4 heures.
Je quitte la foire aux équidés, heureuse de mon choix et en même temps un peu inquiète. Et si je n’arrive pas à le maitriser ? Non, tout ce passera bien, dumoins, je l’espère.
les écuries