Les fabuleuses aventures du sombre Ombre en randonnée ...

J'arrivai au point de randonnée ... la dernière. Je consultai ma montre, dépitée : 14h00 pile ! Ouf, j'étais dans les délais.
"Quelle ponctualité !" Me fit remarquer Philippe avec un brin d'ironie dans la voix.
Je répondis dans la même veine :
"Toujours"
Notre guide nous demanda de nous mettre en selle. Oulaahh ! On trainaît pas ! Je ressanglai, me mis en selle et re-resanglai. Philippe regardait suspicieusement Ombre.
"Etalon ?" me questionna-t-il
Je faillis répondre "ça s'voit pas ?" mais je m'abstins et répondis plus sobrement "oui".
Il me jeta un regard désapprobateur genre : Encore un qui va venir perturbe ma randonnée.
Je crus bon d'ajouter :
"Mais il sait se tenir hein"
Jaïï et Jump se retinrent d'éclater de rire et pour finir, je fus placée juste derrière le guide, pour qu'il m'ait à l'oeil sans doute. Il plaça Jump et Malabar derrière moi et en queue de peloton, Jaïï et Malù. Ainsi, Malabar servait de "zone tampon" (^^) entre la jument et l'étalon. Philippe, quant à lui avait aussi un bel hongre, plutôt petit et massif.
Nous nous mîmes en route, dans la bonne humeur. Notre guide prit le chemin qui longeait la mer, et accessoirement, la falaise aussi, qui au début de cette randonnée était plutôt haute. Glup's. Ombre, lui semblait tout pimpant d'être monté en compagnie d'autres chevaux. Je me concentrai quand, au bout d'un dizaine de minutes, Philippe annonça un départ au trot. Mais tout se passa bien et nous alternâmes pas et trot. Au fur et à mesure, le dénivelé de la falaise rétrécissait, ce qui me rassurait. Jaïï, Jump et moi profitâmes largement des passages de pas pour papoter "entre filles", mais je voyais bien que Philippe n'en perdait pas une miette. Le trot, c'était un peu plus dur pour faire du papotage.
Nous arrivâmes quelques minutes plus tard au ruisseau pour une petite pause récupération. nous descendîmes de nos perchoirs respectifs. Je menai mon perchoir vers le ruisseau après avoir vérifier la température de l'eau. Ombre but pendant plusieurs minutes, goûlument, mais visiblement très en forme. Il tenta un rapprochement stratégique vers Malù mais je le surveillai, non mais !
Pendant la pause, Philippe prit part à notre conversation. Il demanda d'arranguer les foules pour avoir un peu plus de monde à la rando suivante. J'essayai maladroitement d'expliquer pourquoi les autres membres n'avaient pas pu venir mais mes explications ne convainquirent pas Philippe. Jump avanca alors l'argument que comme ça, ça lui faisait moins de travail. Le guide la fusilla du regard. Jayoute jugea prudent de se taire.
Philippe nous demanda de nous remettre en selle. Je grimpai sur mon étalon et lui remontai doucement la tête car le filou en profitait pour brouter. Nous reprîmes notre place de "duo à surveiller" et la randonnée repris. Après un peu de pas et de trot pour se remettre en jambe, Philippe proposa un petit galop jusqu'à la plage. Je donnai tout de sute mon assentiment. Jump questionna son cheval, et comme Malabar n'émit pas de protestations, elle se déclara partante. Jaïï aquiesca aussi. Le guide promit de n'aller qu'au petit galop pour ce "galop d'échauffement".
Nous partîmes donc au galop, derrière Philippe, qui respecta son engagement et partit plutôt lentement. Ombre bouillant fonça dans la croupe du cheval du guide, et pour ne pas lui donner raison concernant les étalons, je m'empressai de rétablir la situation avant qu'il s'en aperçoive. En tout cas, son cheval avait l'air d'un bon gaillard car il n'avait pas bronché quand Ombre lui avait foncé dedans. nous arrivâmes vite à la plage, malgré notre allure de croisière. Philippe ordonna immédiatement qu'on repasse au pas. Ombre s'exécuta mais resta très très motivé !
Le guide se retourna vers nous et proposa qu'on fasse quelques jeux à cheval sur la plage, étant donné qu'elle était déserte, puis qu'ensuite on laisse nos chevaux se reposer à l'ombre et qu'on profite de la plage.
Tout le monde accepta. Nous votâmes à l'unisson pour un loup, comme notre nombre réduisait un peu les possiblités. Comme aucune des 3 filles ne voulut être le loup, Philippe se dévoua. son cheval se révéla être très, très, très agile ! En fait, il ressemblait à un quarter horse. En plus, le guide le maniait avec une facilité déconcertante, ce qui n'était pas mon cas.
Comme Ombre commencait à chauffer, je lui fis faire quelques longueurs pleine balle pour le calmer un bon coup. Le résultat ne fut pas très brillant mais je m'en sortais quand même mieux. Le guide, voyant que j'avais quelques difficultés avec mon étalon s'empressa de me toucher. Je lancai Ombre au galop vers Jaïï et Jump qui étaient côte à côte. Elle démarèrent elle aussi en trombe, vers l'autre bout de la plage mais centimètres par centimètres, l'étalon regagnait de terrain. Pour finir, je touchai Jump qui toucha ensuite Jaïï qui me toucha ensuite. Et comme en individuel, aucune de nous 3 n'arrivait à toucher Philippe nous fîmes une pacte pour l'encercler et au final il fut touché.
Le jeu fut passionnant mais nous remarquâmes toutes que nos chevaux étaient en sueur et d'un commun accord, nous descendîmes et allâmes attacher nos chevaux à l'ombre des arbres de la forêt. Je retirai le filet d'Ombre que je remplacai par son licol, je lui enlevai aussi sa selle. Je lui donnai discrétement une pomme et tentai de le faire boire à la bouteille avec plus ou moins de réussite. Enfin, disons, 50% pour Ombre, 50% pour mon T-shirt.
Mais c'était pas grave puisque j'avais l'intention d'aller faire trempette dans la mer bretonne. Je retirai mon T-shirt et mon pantalon. Je remarquai que j'avais les marques de mon pantalon sur mes jambes, ce qui était pas top mais je courus vers la mer pour aller me baigner. L'eau était pas extrêmement chaude mais pour ici, c'était déjà pas mal. Jaïï et Jump me rejoinrent vite. Philippe hésita mais il céda à la pression. Dès qu'il entra dans l'eau, il fut copieusement arrosé et ça dégénéra en bataille d'eau chacun-pour-soi.
Après ce retour en enfance, nous nous étendîmes sur la plage pour sécher. Enfin, sur notre guide qui partit je-ne-sais-où. Le grand timide !
Ensuite, nous nous rhabillâmes, fîmes un petit concours de château de sable puis Philippe, réaparu par miracle, annonca le départ imminent. Je filai voir Ombre, un peu coupable de l'avoir laissé seul ainsi, mais le grand, heureux comme un poisson dans l'eau broutait avec délice. Je fus un peu vexée qu'il ne manifeste aucune réaction à ma venue.
"Franchement, tu pourrais te montrer plus heureux, regarde Malabar, il fait des joies à Jump. Et Malù pareil ! Et toi rien !"
Ombre releva la tête avec un air contrit. Je craquai et lui donnai la carotte. Je lui redonnai un peu à boire, le sellai, le bridai puis je rangeai toutes mes affaires en pagaille dans les sacoches et remontai sur le dos d'Ombre. Pour une fois, je ne fus pas la dernière : Jump trainaît en longueur à faire des papouille à Malabar.
Philippe la réprimanda et nous reprîmes la route, au pas, toujours dans le même ordre.
Ombre semblait s'être calmé et je le flattai. Nous reprîmes nos piplétage avec Jaïï et Jump. Le retour se déroula au pas, dans la calme. J'étais encahntée !
Arrivés au haras, Philippe nous rappela de rameuter tout le monde pour la prochaine rando. Puis il s'occupa de son cheval et repartit avec son 4X4 et son van après nous avoir salué.
Je mis pied à terre avec un grand sourire sur la figure.

le box d'Ombre

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