Phénomène

Enfin, la matinée rendez-vous touchait à son terme, il restait "juste" un rendez-vous. Phénomène avait été plus que pénible tout au long des rendez-vous et j'espérais qu'il serait plus calme pour le dernier. Hélas, je me fourvoyais. A peine attaché, il se mit à tirer au renard. Je tentai de l'en empêcher mais l'étalon montra les dents. Je le laissais se fatiguer un peu pendant que je commencais (encore) une nouvelle page dans mon carnet. Ensuite, j'entrepris de vérifier l'état des sabots. Ceux-ci était très corrects étant donné les conditions de vie chez le marchand, d'ailleurs, le cas de Furia était identique. Plutôt étonnant. Phénomène, lui, résista à chaque sabot. Je fus néanmoins contente de voir qu'il y mettait moins de force que Furia parce que là j'étais sur le point de tomber de fatigue. Je pris 4 fers tous neufs et fis chauffer le premier. Aussitôt les yeux de Phénomène se mirent à rouler. L'étalon agitait furieusement sa queue, ne me quittant pas des yeux. Je l'habituais progressivement à la résence de ce "truc rouge" dans son entourage, puis progressivement, je commencais à m'approcher de l'étalon. Celui-ci recula jusqu'à rencontrer le mur. Bloqué, il commenca à s'affoler. Je reposais immédiatement le fer et vint vers mon étalon pour lui murmurer quelques mots apaisants. Et ainsi, je réussis enfin à m'approcher avec le fer après une demi-heure d'encouragements. Mettre le fer me prit encore un quart d'heure. Pour les 3 autres fers, ça alla un peu mieux même si phénomène restait extrêmement méfiant vis à vis de ce truc qui semblait un epu dangereux quand même. L'étalon s'étonna fort du bruit que produisait ses sabots quand je le détachai. Il secoua sa tête, agitant ses oreilles pour voir d'où venait le bruit et quand il comprit que c'était de ces propres sabots, il se mit à regarder ses antérieurs, étant ainsi tout à fait comique. Je le ramenai vers le van, j'eus moins de peine à l'y faire rentrer, Môssieur étant trop absorbé par ses sabots et je ramenai au paddock.

les écuries

J'attachais Phénomène au mur et commencais par la petite visite que je faisais uniquement pour ma conscience professionelle, vu que pour Phénomène aussi j'avais vu l'état de ces sabots ce matin. A ma grande surprise, rien n'avait changé depuis tout à l'heure ! Je passai ensuite au ferrage. Comme Phénomène se montrait un peu plus détendu, sans doute à cause de la séance d'ostéopathie juste avant, le referrage ne prit pas trop de temps. Je mis à jour mon carnet puis j'allais donner une carotte à mon étalon. Ensuite, je le détachais et nous prîmes la direstion du dentiste.

le cabinet du dentiste

Je rentrai dans mon cabinet, toujours aussi désert que tout à l'heure. J'attachai Phénomène à l'anneau puis commencai pour inspection. L'étalon agitait furieusement ses membres quand je les tenais. Il ne semblait pas disposé à me laisser exercé consciencieusement mon métier. J'eus le plus grand mal à décoincer un caillou du sabot, non pas parce qu'il était bien enfoncé ou quoi que ce soit mais parce que Môssieur faisait sa tête de linotte ! Je réussis à enlever les vieux fers et à limer sans trop de difficultés les sabots de Phénomène mais il refusa catégoriquement de me laisser l'approcher avec le nouveau fer chaud. Je dûs m'escrimer à avancer avec le plus de douceur possible pendant un quart d'heure. Enfin, l'étalon, lassé, abandonna la partie et je pus le referrer. Néanmoins j'étais maintenant crevée, alors que j'étais si en forme il y a une heure. Je finis de mettre les fers à Phénomène, puis je le détachai et le ramenai vers son box, un peu fâchée.

les box

J'entrai dans mon cabinet, suivie de près par Phénomène, bien en forme après ces petites vacances. Il avait peut-être repris de "l'embonpoint" ou des "réserves pour l'hiver" avec ses séjours au pré mais il allait trimer !
Je consultai mon carnet, par automatisme, car j'étais quand même au courant de la santé de mon cheval !
Je vérifiai l'état des différentes parties des sabots. Tout était niquel si ce n'est qu'un fer manquait de se décrocher. Du coup, je déferrai mon étalon, lui limai les sabots. Jusque là, l'étalon se tint à carreaux. Je choisis de nouveaux fers et les chauffai pour les ajuster. La couleur rougeoyante qu'il prirent effraya Phéno, pourtant habitué à ça. Je reposai mes outils et vins près du cheval pour le cajoler. Il cessa de tirer sur la longe mais resta aux aguets, en sueur.
Je repris mon travail mais je me mis dos à Phénomène, le fer devant moi pour qu'il ne voie pas l'objet de sa crainte. Je m'approchai de lui pour lui mettre son nouveau fer. Celui-ci avait refroidi, et avait donc repris sa couleur grise, n'éveillant pas les soupçons du grand. Je pus lui mettre sans trop de difficultés sa nouvelle chaussure. Je procédai pareil pour les 3 autres fers restant et tout se passa bien. Je félicitai bien fort mon étalon, sans oublier la carotte, qu'il mangea avec empressement. Je détachai sa longe pour aller le ramener au paddock et aller chercher l'autre sombre.

le bureau public
le box de Phénomène

Dernier rendez-vous !
Totalement affamée, j'attachai Phénomène qui semblait lui aussi exténué par cette tournée des cabinets. J'effectuai le contrôle quotidien des sabots puis apssai à la phase 2.
Je déferrai l'étalon, parai, et enfin lui mis ses nouveaux fers. Pour une fois, il se tint bien, la fatigue sans doute.

le bureau public
le box de Phéno