Phénomène

Quand Phénomène voit qui est son dentiste, il fait une tête du genre "Mais elle est partout celle-là !" Il n'a pas tout à fait l'air de m'apprécier. Toujours avec mille précautions et avec l'aide précieuse de Sprint (cette fois elle ne traîne pas inutilement dans mes pattes^^) je retrousse les lèvres de l'étalon. Il redresse la tête couche les oreilles et claque des dents. 10 cm de plus et je n'avait plus de doigt. J'attends qu'il soit à nouveau calmé et au bout d'une demi-heure acharnée, j'arrive à regarder ses dents de devant. Je vais chercher le pas-d'âne mais rien qu'à la vue de l'objet il s'effraye. Je le range donc avant de me tourner vers l'heureuse propriétaire.

- Bon, on ne va pas insister plus pour aujourd'hui. Ses dents de devant sont en très bon état, je pense que celles du fond aussi. La désensibilisation au pas-d'âne va prendre un peu de temps. Si tu veux, je pourrais te le prêter un de ces jours, quand le cabinet sera fermé, pour que tu puisse le faire toi-même. Le courant n'a pas l'air de passer très bien entre nous deux. Et le mois prochain on le lui mettra. Voilà, j'en ai fini avec toi, on se voit professionnellement dans un mois au cabinet vétérinaire.

Soulagée que la séance se soit terminée et que tout le monde soit entier, je salue Jump et file pour le dernier (the last but not the least) rendez-vous du terrible étalon (presque) noir.

le cabinet du maréchal

[j'crois que j'en ai fini avec tous mes p'tits liens ^^]

J'amenais Phénomène pour sa 2ème visite chez le dentiste. A sa vue Jump devint un peu pâle, je m'inquiétais de sa santé.

le cabinet du véto

Après les rendez-vous avec les deux crèmes que sont Citro' et Ombre, je me fige devant la vue de Phénomène. Je vire au blanc, puis au vert, en passant par le bleu et le violet pour finalement finir rouge de honte devant Sprint. Je respire un grand coup (vu ma gamme de coloration j'en ai bien besoin^^) et fait entrer mon patient et sa propriétaire.

- Bon, comme prévu, on met le pas-d'âne ce mois-ci.

Rien qu'à ce mot barbare, Phéno dresse les oreilles. je m'efforce de rester calme et l'approche doucement pour regarder ses dents de devant. Sprint m'aide bien, quelle perle celle-là ! Du coup, je n'ai besoin que de vingt minutes au lieu de la demi-heure de la dernière fois.
Et là, c'est le moment de vérité. Je sors le pas-d'âne. Là encore 'tounette m'est d'un grand secour. mais cette fois ce n'est pas pour pouvoir regarder les dents de l'étalon mais pour pouvoir l'approcher. Faut dire qu'avec mon "licol" dans la main je dois êtres aussi effrayante que mon pire ennemis tenant une tronçoneuse. Je, enfin surtout Sprint, le rassure et je peux à nouveau toucher la bête ébène. Je le laisse sentir le pas-d'âne puis passe ce-dernier sur son encolure et son dos pour le désensibiliser. Phéno a l'air de se calmer un peu et je ramène donc la machine infernale vers son encolure, de plus en plus prêt de sa tête.
Ensuite, je commence à l'habituer au contact du métal sur ses dents. Ca le surprend un peu au début, ce n'est pas du tout comme un mors. je le félicite car il reste relativement calme. Peut-être vient-il de faire le premier pas vers notre réconciliation ? Trente seconde plus tard, je suis désillusionnée car, bien qu'il ait compris que ce n'était pas dangereux que c'était comme un licol bizarre, il se débrouille pour garder la tête bien en l'air. Et il ne fait pas comme Ombre, c'est-à-dire qu'il ne la baisse pas après et qu'il me force à faire la sauterelle pour le choper et baisser sa tête. J'essais de ne pas trop le brusquer pour ne pas le rebifer. Avec beaucoup de patiente, on arrive finalement à lui mettre le pas-d'âne, et il ne semble pas aprécier de garder la bouche ouverte. Je m'efforce donc de regarder très rapidement les dents du fond pour lui retirer rapidement comme récompence.
Tout va bien, je le signale et le binôme s'en va enfin, me laissant préparer la facture.

Sprint entre dans le cabinet avec Phénomène. Il semble assez nerveux, sans doute parce que j'ai dû le faire attendre un peu pendant que je m'occupais de Loup. J'allais entamer ma chanson, que j'avais soigneusement choisie pendant mes deux précédents rendez-vous, sachant que Sprint ne pourrait plus fuir, mais en observant Phéno, je me dis que ce n'est finalement pas une bonne idée, qu'il est assez énervé comme ça.
Ce rendez-vous se passe sensiblement pareil que celui d'il y a deux mois. A croire qu'il ait tout oublié. Heureusement Sprint est toujours là, prête à agir, bien qu'un peu moins que d'habitude car les vacances l'ont un peu fatiguée (qui a dit que les vacances c'était fait pour se reposer ?). Heureusement, elles ont aussi un peu atteint Phéno, qui se bat un peu moins énergiquement que d'habitude avec moi. Je tente même une caresse, histoire de repartir sur de bonnes bases et de faire une trêve. Mais c'est une grossière erreur et je dois me contenter de faire mon boulot de dentiste.
Il va toujours bien le gredin ! Ca a au moins l'intérêt de rendre Sprint contente. On se quitte après les rappels d'usages et comme je suis toute seule, je me mets enfin à chanter ma chanson. Je n'y aurait pas trop pensé pour rien.

Comme pour celles de son compatriote noir, les dents de Phénomène sont en parfait état. Mais c'est un travail laborieux qui se cache derrière cette conclusion. De un, Sprint arrive avec son sourire sadique, ayant sûrment fait exprès de m'approter l'étalon maintenant alors que c'est mon dernier rendez-vous. Quel tortionnaire !
De deux, Phénomène ne fait toujours aucun effort. Son espièglerie refoulée lors du rendez-vous chez le vétérinaire ressort dans toute sa splendeur. Pour éviter de faire trop plaisir à 'tounette en me battant inutilement, je prends ma patience légendaire à deux mains et arrive à mes fins après un laps de temps plus ou moins long (à choisir plutôt "long" dans le QCM). Phénomène finit donc par accepter le port du pas-d'âne, même si je sens que dans deux mois, il fera à nouveau tout pour l'éviter.
Au final et comme d'habitude, le fin mot de la séance est "tu trouveras tu-sais-quoi tu-sais-où."