Je profite de l'allée équestre pour détendre un peu mon dadou. Hélas je dois vite admettre que ce n'était peut-être pas une si bonne idée que ça car Malabar, tout joyeux qu'il est aujourd'hui, décide de faire son Bounty et de partir à fond avec les coups de cul optionnels. Je le repasse bien vite au trot, ce qui n'est pas si évident que ça quand l'allée cavalière s'offre à vous toute droite et sans fin. Mais je ne peux pas m'empêcher de me sentir fière de ne pas être tombée comme ce matin avec l'autre énergumène.
Jusqu'à la plage j'alterne donc juste entre trot et pas. Une fois à destination, l'hongre semble s'être repris et mon ange de tranquillité reprend possession de ses attributs habituels.
Je commence par traverser la plage sur sa longueur au pas pour vérifier un peu l'état du sable. La marée est sûrement descendante car une partie du sable est en train de sécher tranquillement. Comme il est encore un peu mouillé et donc meuble pour le moment, je note dans ma tête qu'il faudra que je fasse attention pour préserver les pauvres tendons de Malabar (surtout qu'il reprend le travail). Une fois que j'ai fini cette première longueur, je fais demi-tour et je sens ma monture se tendre.
- Tu as compris qu'on allait galoper, n'est-ce pas ? Mais attention, seulement si tu est sage. Sinon retour au pas et au haras illico presto !
Je pars tranquillement au petit trot pour ne pas corser les choses trop vite. Malabar est à l'écoute et obéissant, même si je peux toujours sentir son impatience. J'aurais peut-être dû retenter un galop dans l'allée avant de le faire ici. Mais il est trop tard pour les "peut-être" et les "et si". A peine ai je reculé ma jambe que mon trésor s'élance. Cette fois cependant, il me préserve des coup de cul et l'expérience est donc beaucoup plus agréable. Je le reprends un peu sans toutefois chercher à le ralentir. Pari gagné ! Il est à nouveau à l'écoute et soigne parfaitement ses foulées pour avoir une allure liée et aérienne.
Repensant au sable un peu mouillé qu'on est en train de piétiner, je ne prolonge pas trop cet instant de bonheur. S'il devait se finir par une blessure, je n'en garderais pas du tout le même souvenir. Après l'avoir progressivement ramené au pas, je laisse mon hongre se détendre et étendre à loisir son encolure. Et c'est ainsi que j'entame ma prochaine "expérience".
Ni vu ni connu, je guide mon dadou de plus en plus près de l'eau. Mais je ne dois pas être assez discrète (ou le sable doit trop changer de texture) car il comprend vite la combine. Mais ils se laisse faire et une fois au bord de l'énorme flaque, il renifle un peu l'eau (histoire de dire que) et s'engage dans l'océan. Je me doute que pendant la dernière randonnée, il en mourrait d'envie quand il était juste attaché sous un arbre à me regarder éclabousser Sprint et Jayoute. Tout en lui laissant toujours l'entière disponibilité des rênes, je le conduis un peu plus profondément.
Et là, il fait quelque chose à laquelle je ne m'attendais pas du tout ! Nous commençons gentiment à marcher au pas, de l'eau jusqu'aux genoux pour Malabar. Et le voilà qui commence à faire des grand pas et à tout éclabousser. Mais ce que je ne comprends pas immédiatement, c'est en fait qu'il gratte tranquillou le sable avant de se coucher dans l'eau pour s'y rouler. Prise par surprise, mon réflexe est de sauter à terre (à l'eau) et de m'éloigner vite fait pour ne pas prendre de coup.
Mon respectable destrier se remet alors sur ses quatre sabots et me regarde comme si c'était la chose la plus incroyable au monde que de me voir à ce moment là à côté de lui.
- Rassures moi, ce n'était pas un crime prémédité au moins ? Phéno ne t'aurait pas engagé pour ça ? A moins que le mobile soit la vengeance !
Je prends mes airs de Sherlock Holmes avant de récupérer les rênes (même pas emmêlées) et de sortir à pied mon dadou à la main et les bottes faisant sploch sploch. Bien sûr, je ne peux pas vraiment gronder mon cheval pour s'être roulé dans l'eau. Et puis je pense qu'il a compris qu'il faudra éviter la prochaine fois si je suis sur son dos. Moi-même il faudra que je pense à le lui rappeler à ce moment là et à lui donner de l'impulsion pour éviter ce "désagrément".
Les émotions passées, je regarde ce qu'il en est des dégâts. Malabar est tout trempé, plein de sable, avec une algue dans la crinière et toujours son air d'ange innocent surpris de ce qui lui arrive. La selle est toute crade (ce qui me fait quand même un petit pincement au coeur avec le temps que j'avais mis pour la remettre à neuf ce matin). De mon côté, le plongeon forcé oblige, je ne suis pas mieux. Je me remets en selle mais bizarrement c'est beaucoup moins agréable avec le pantalon qui colle. Nous rentrons tranquillement au pas les rênes longues et cette fois malabar a décidé qu'il avait fait assez de bêtises pour aujourd'hui.
- On est tout les deux bons pour une douche.
Et en lui disant cela je pense alors qu'il va falloir que je le lave avant de pouvoir moi-même profiter du nettoyage et que décidément je ne suis qu'une victime aujourd'hui !
le coin douche
Sujet: Vamos a la playa ! 
Mer 21 Mar - 22:59:16
